Le village
Saint-Jean-de-Marsacq fait partie d’une région qui s’est peuplée au temps préhistorique lors d’un radoucissement de la température au moment des cités lacustres, à l’époque de la Vénus de Brassempouy.
Une hache et des outils de silex ont été découverts à Gayrosse, révélant ainsi une occupation néolithique.
La prospérité règne jusqu’au IIIe siècle après J.C. Elle est stoppée par les invasions des Wisigoths. Durant le règne des Mérovingiens et des Carolingiens, c'est la période de misère.
En 853, les Normands remontent le cours de l'Adour et ravagent ses bords. Ils dévastent Dax, détruisent l'église de Saint-Vincent de Saintes, paroisse dont dépendait Saint-Jean-de-Marsacq. Il semble que ce soit l'époque la plus intéressante de l'histoire du village, celle qui a déterminé le nom complet : Saint Jean du pays de Marsacq. C'est aussi à notre avis, celle qui va en déterminer la structure, à peu près inchangée qui expliquera également le caractère indépendant des habitants, ainsi que leur attachement au clergé.
Après la destruction de l'église de la paroisse par les Normands, la civilisation romane est balayée. C'est l'église qui par ses abbayes, va remonter un peu le pays.
Au IXe à la suite de l'invasion Normande, se crée la riche abbaye de Sorde. Au XIIe. Sorde, grâce à la générosité des fidèles, reçoit des terres, parfois même des villages entiers, érigés en Sauvetés. L'abbaye mère crée alors autour d'elle des prieurés, moins importants que l'abbaye, mais dépendants d'elle. Un prieuré de Prémontrés est créé à Saint-Jean dans la maison appelée actuellement « Mongaillard » attenant au presbytère et à l'église.
Les moines du prieuré de Saint-Jean assuraient le service religieux dans la région : Josse, Tyrosse, Saubrigues, etc. Puis, rentraient le soir à Mongaillard, dont la chapelle fortifiée est devenue l'église actuelle. Ils assuraient aussi le service hospitalier et la mise en culture des terres. Ils accueillaient les serfs en fuite, les installaient dans un coin du domaine, non loin de Mongaillard et de Gayrosse.
Après avoir hospitalisé les pauvres, les malades, les fugitifs, les moines vont accueillir les pèlerins se dirigeant vers St Jacques de Compostelle.
En 1309, Saint-Jean sera rattaché à la seigneurie d'Albret. En 1560, Jeanne d'Albret fait expulser les prémontrés de leur prieuré, leur cimetière est saccagé, la population prend parti pour les expulsés. Jeanne envoie Mongoméry pour les réduire à l'obéissance. Les soldats détruisent alors l'église paroissiale, la chapelle des Pères est incendiée ; la sacristie contenant les livres et les archives est détruite. Seule subsiste la partie ouest fortifiée. Bien peu de documents ont échappé au désastre. Les terres qui avaient appartenu aux moines sont également dévastées. Après l'Édit de Nantes, le pays va lentement se pacifier.
Ce n'est qu'en 1655 que l'ancienne église des moines est réparée, avec une nef neuve, sera rendue au culte et deviendra l'église paroissiale.
À partir de 1790, nous trouvons pour la commune le 1er registre du Conseil général. Le 16 décembre 1792, nous trouvons comme 1er maire de la république, Jean Aristoy.
En 1820, année où Monsieur Laborde est maire, le presbytère est enfin acheté. Une prison est construite, dans l'encoignure de la maison commune à la suite des rixes, vols, étrangers sans passeport, incidents à l'occasion des foires, etc.
La guerre de 1914 laissera de nombreuses maisons en deuil : 50 morts pour le village.
En 1925, l'abbé Darricau acquiert, par héritage, la maison de la « Badine », en fit le couvent des sœurs de la Compassion : qui ont fait l'ouvroir, puis le centre d'enseignement ménager. Puis toujours par les religieuses un centre d'éducation pour handicapés, "les myosotis", jusqu'en 1994. Le couvent fut vendu en 1998. Il n'y a plus eu de religieuses à Saint-Jean-de-Marsacq.
Monsieur Fourcade devient maire en 1929. En 1935, il fit construire une salle de réunion et fit édifier un fronton, 4 ans plus tard.
Et c'est la Seconde Guerre mondiale, avec les réfugiés, la débâcle de l'armée, les prisonniers et l'occupation. Il n'y a pas eu d'arrestation, seul monsieur Moulian, ancien métayer « au Merle » sera fusillé à Béard près de Poitiers. Le monument aux morts sera construit, contre le mur de l'église.
Les Barthes
Le mot « Barthe » est très certainement d'origine ibérique, qui signifie taillis ou buisson, c'était le cas sans doute à l'époque.
Quelques mots sur l'Adour dont les Barthes sont tributaires. L'Adour aurait d'abord rejoint l'océan par Capbreton. Il est même possible qu'il ait divagué vers la chambre d'amour à Anglet, se modifiant au gré des tempêtes et mouvements des bancs de sable.
L'ingénieur Louis de Foix fut chargé de conduire les travaux dès 1571. Il fallut près de trois siècles pour maintenir l'embouchure à son emplacement actuel. Ceci permit, pendant cette période, de travailler à l'assainissement des Barthes. Les Barthes occupent 6 kilomètres de long à l'est de la commune. Les canaux d'écoulement et les écluses auraient été aménagés au XVIIe siècle.
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